REFERENDUM DU 20 MARS 2016
Pourquoi je voterai NON?

Les citoyens sénégalais qui voteront NON au référendum du 20 mars prochain sont de différentes catégories.
Parmi eux, il y a ceux qui sont des opposants radicaux au régime en place et qui font tout pour son échec. Il y a aussi d'autres qui sont mécontents du régime ou du Président de la République et qui veulent manifester leur sentiment à travers un vote NON. Il y a, peut-être, certains qui sont manipulés à travers de fausses informations. Quant à moi, je voterai et j'appelle à voter NON mais je fais partie d'aucune de ces catégories?
Pourquoi donc voterai-je NON?
Je voterai et j'appelle à voter NON pour un principe très simple, un principe que je considère comme pierre angulaire de la démocratie. Ce principe est défendu d'ailleurs par des entités auxquelles j'appartiens (Rawdu-r rayâhîn et ce que certains médias ont appelé le collectif des 5), même si ces entités n'ont donné aucune consigne de vote.
Ce principe est le droit de toute génération à légiférer pour elle-même et notre devoir de ne pas confisquer ce droit. Cela me paraît l'essence même de la démocratie. D'autre part, l'être humain, faillible qu'il est, ne doit pas avoir la prétention de connaître ce qui sera mieux pour l'éternité pour lui et pour les autres.
Certes, nous qui sommes présents aujourd'hui avons le droit de dire que la république, l'élection du Président de la République au suffrage universel direct à deux tours, la limitation du mandat du P.R. à 5 ans renouvelables une seule fois - nous avons le droit de dire que tout cela est mieux pour nous. Mais quel droit nous arrogeons-nous pour décider à la place des générations futures?
Certains pourraient dire qu'être en désaccord avec une seule disposition du projet de révision peut ne pas pousser à voter NON et s’interroger sur le sort des autres dispositions.
Si le NON l'emporte, nous pourrons toujours réintégrer les autres dispositions par voie parlementaire et/ou référendaire. Mais si le OUI l'emporte, cette disposition ne sera jamais modifiée légalement, ni par voie parlementaire ni par voie référendaire. Seule la loi de la force (révolution ou coup d'état, qu’à Dieu ne plaise!) pourrait la modifier.
Que préférons-nous donc ?
Touba, Darou Salam-NDame, le 12 mars 2016.
Cheikhouna MBACKE Abdoul Wadoud
cheikhouna@yahoo.fr

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